mercredi 8 février 2012


Billet 10

Les nouveaux médias : Ces publicités intrusives
Nous le savons tous, les réseaux sociaux semblent être le nouvel opium du peuple. Impossible d’assister à un événement d’une moindre envergure sans que le désir d’exprimer notre présence à la terre entière se fasse sentir. Évidemment, le statut individualisé de l’être humain aujourd’hui fait en sorte que sa majeure préoccupation concerne une seule et même chose: sa propre personne. Depuis sa tendre enfance, l’individu issu de la génération Y se fait cajoler, encourager, féliciter; bref, il sent que le monde entier tourne autour de lui. Cela pourrait-il expliquer sa fâcheuse tendance à répandre les moindres détails de sa vie privée sur le web? Quelles sont les limites entre divulgation d’information et intrusion de la vie privée par les compagnies et le milieu des communications marketing?

La vie privée et les réseaux sociaux
Deux principaux modes de pensée s'annexent au phénomène de la surinformation sur l'immense plateforme qu'est le World Wide Web. Certains affirment qu'il y a violation de la vie privée. Ce point est en soi indéniable, considérant tous les hameçonnages, virus, fraudes que l'on connaît aujourd'hui. Le web n'en est pas l'élément clé, mais il est certainement un facilitateur d'accès à toutes sortes d'informations. Prenons l'exemple tout récent de Chéli Sauvé-Castonguay, animatrice à Musique Plus. Elle s'apprêtait à faire l'achat d'une maison avec son conjoint lorsque tout à coup, des fonds manquaient à son compte. L’accès à ses informations personnelles a permis à des pirates de tromper le système et d’effectuer des transactions financières sans que l’animatrice puisse s’en rendre compte. La divulgation d'information par des sites tels que Facebook, LinkedIn, Twitter est une grande source de tentation pour les pirates du web, car si la plupart des informations y sont protégées, elles ne le sont que superficiellement. On en vient même parler de harponnage plutôt que d'hameçonnage. Bref, il faut être prudent.

Or, le débat ne s'arrête certainement pas ici. Car si des voleurs d'identité s'en prennent à coeur joie à voler des fonds monétaires des particuliers, d'autres s'acharnent à accumuler des banques de données informatives sur les individus; littéralement une mine d'or pour les grandes compagnies et autres multinationales. Pensons-y bien un instant. Des bases de données aussi importantes permettent d'économiser des sommes faramineuses dans les recherches et le développement. Ainsi, l’internaute se retrouve à visiter une seule fois un site web quelconque qu'on l’assaille d’infolettres, de bannières web et autres à toute allure. Il existe aussi toutes ces publicités ciblées qui vont, grâce aux groupes d'âge, aux caractéristiques sociodémographiques, aux intérêts, aux statuts sociaux, afficher stratégiquement leurs messages. Toutefois, si ces messages manquent de pertinence pour certains (investir dans les tomates peut rapporter gros.), d'autres s'avèrent plutôt révélateurs et permettent de mettre en relation plusieurs individus ayant des points en commun. Force est de constater que, depuis quelques années, les compagnies adoptent une attitude d'authenticité. Ils cherchent à exposer la relation communicative bidirectionnelle plutôt que le simple discours imposé.

Le web 2.0 : Une démocratie de la sphère publique?
Le web, permet justement une démocratisation du milieu des communications marketing. En effet, si un produit ne plaît pas, si un service est décevant, si une expérience n'est pas digne de ce qu'elle suggère, les internautes se feront un plaisir d'en parler. Dans cet ordre d’idées, est-il plus juste d'accuser et de diaboliser ces publicités agressives ou devrions-nous plutôt leur porter gloire pour leurs correspondances personnalisées à travers des discours engagés?

L’interrogation demeure en suspens. De nos jours, on retrouve de plus en plus de compagnies sur les réseaux sociaux. Prenons l’exemple de Coca-Cola, qui témoigne d’un fort engagement du consommateur envers la marque. Deux fans, Dusty et Mickeal J., ont pris l’initiative de créer un compte Facebook pour la si populaire marque de liqueur douce. Le succès a été retentissant; la page est aujourd’hui la plus «aimée» dans la catégorie des produits.
Toutefois, l’impact des réseaux sociaux sur les compagnies, leur image et leur clientèle est encore trop peu approfondi. De plus en plus, on tente d'évaluer la valeur de la présence des compagnies sur les réseaux sociaux. Combien vaut un «J’aime» sur une fanpage? Quel est le retour sur investissement d’une telle présence? Nul ne saurait répondre avec certitude. Pour le moment, les spécialistes de ces plateformes interactives ne le diront jamais assez : «Être présent sur les réseaux sans avoir de dialogue est pire encore que de ne pas y être du tout.» Quelle que soit la position des compagnies et des individus par rapport au web et à ses dangers, l’évolution se poursuit. Conclusion : la prudence dans les espaces virtuels est définitivement de mise, autant du côté du consommateur que du côté des entreprises. L’utilisation de tels outils aussi puissants doit se faire à bon escient, avec stratégie et réflexion.

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