Billet 10
Les nouveaux médias :
Ces publicités intrusives
Nous le savons tous, les réseaux sociaux semblent être le
nouvel opium du peuple. Impossible d’assister à un événement d’une moindre
envergure sans que le désir d’exprimer notre présence à la terre entière se
fasse sentir. Évidemment, le statut individualisé de l’être humain aujourd’hui
fait en sorte que sa majeure préoccupation concerne une seule et même chose: sa
propre personne. Depuis sa tendre enfance, l’individu issu de la génération Y
se fait cajoler, encourager, féliciter; bref, il sent que le monde entier
tourne autour de lui. Cela pourrait-il expliquer sa fâcheuse tendance à
répandre les moindres détails de sa vie privée sur le web? Quelles sont les
limites entre divulgation d’information et intrusion de la vie privée par les
compagnies et le milieu des communications marketing?
La vie privée et les réseaux sociaux
Or, le débat ne s'arrête certainement pas ici. Car si des
voleurs d'identité s'en prennent à coeur joie à voler des fonds monétaires des
particuliers, d'autres s'acharnent à accumuler des banques de données
informatives sur les individus; littéralement une mine d'or pour les grandes
compagnies et autres multinationales. Pensons-y bien un instant. Des bases de
données aussi importantes permettent d'économiser des sommes faramineuses dans
les recherches et le développement. Ainsi, l’internaute se retrouve à visiter
une seule fois un site web quelconque qu'on l’assaille d’infolettres, de bannières
web et autres à toute allure. Il existe aussi toutes ces publicités ciblées qui
vont, grâce aux groupes d'âge, aux caractéristiques sociodémographiques, aux
intérêts, aux statuts sociaux, afficher stratégiquement leurs messages. Toutefois,
si ces messages manquent de pertinence pour certains (investir dans les tomates
peut rapporter gros.), d'autres s'avèrent plutôt révélateurs et permettent de mettre
en relation plusieurs individus ayant des points en commun. Force est de
constater que, depuis quelques années, les compagnies adoptent une attitude d'authenticité.
Ils cherchent à exposer la relation communicative bidirectionnelle plutôt que
le simple discours imposé.
Le web 2.0 : Une démocratie de la
sphère publique?
Le web, permet justement une démocratisation du milieu des
communications marketing. En effet, si un produit ne plaît pas, si un service
est décevant, si une expérience n'est pas digne de ce qu'elle suggère, les
internautes se feront un plaisir d'en parler. Dans cet ordre d’idées, est-il
plus juste d'accuser et de diaboliser ces publicités agressives ou devrions-nous
plutôt leur porter gloire pour leurs correspondances personnalisées à travers
des discours engagés?
L’interrogation demeure en suspens. De nos jours, on
retrouve de plus en plus de compagnies sur les réseaux sociaux. Prenons l’exemple
de Coca-Cola, qui témoigne d’un fort engagement du consommateur envers la marque.
Deux fans, Dusty et Mickeal J., ont pris l’initiative de créer un compte
Facebook pour la si populaire marque de liqueur douce. Le succès a été
retentissant; la page est aujourd’hui la plus «aimée» dans la catégorie des
produits.
Toutefois, l’impact des réseaux sociaux sur les compagnies,
leur image et leur clientèle est encore trop peu approfondi. De plus en plus,
on tente d'évaluer la valeur de la présence des compagnies sur les réseaux
sociaux. Combien vaut un «J’aime» sur une fanpage? Quel est le retour sur investissement
d’une telle présence? Nul ne saurait répondre avec certitude. Pour le moment, les
spécialistes de ces plateformes interactives ne le diront jamais assez : «Être
présent sur les réseaux sans avoir de dialogue est pire encore que de ne pas y
être du tout.» Quelle que soit la position des compagnies et des individus par
rapport au web et à ses dangers, l’évolution se poursuit. Conclusion : la prudence
dans les espaces virtuels est définitivement de mise, autant du côté du consommateur
que du côté des entreprises. L’utilisation de tels outils aussi puissants doit
se faire à bon escient, avec stratégie et réflexion.
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