Qui croire sur le web ?
Depuis quelques années, nous avons développé le réflexe incontournable de demander à Google de trouver les réponses à nos questions. Google ci, google cela… Qui ne s’est pas googlé sur le web..!
Ce réflexe est-il devenu un tic, une habitude qui nous fait perdre de vue, l’essentiel soit l’esprit critique-? Comment se manifeste-t-il à l’heure des moteurs de recherches, du partage, de la multiplication et de la redondance des informations ? Tout le monde recherche son heure de gloire, veut être immortalisé pour une chose qu’il a faite ou dite et le web pullule de ces types de discours.
Comme le dit Pierre Fraser dans son essai Dindification, nous sommes confrontés à une panoplie de sources provenant des pseudos connaisseurs qu’il identifie selon les termes suivants; le gourou, le spécialiste, l’expert et l’expert autoproclamé.
Les définitions qu’il donne de ces relayeurs d’informations sont assez justes;
- Le gourou : il détermine la nature du discours de la tendance. Il s’impose dans son domaine comme une figure charismatique. Il en cite quelques-uns en parlant de l’écologie : Al Gore, Nicolas Hulot, Hubert Reeves, David Suzuki… et bien d’autres. Il mentionne que le problème des gourous c’est qu’ils ne reconnaissent pas les limites de leurs savoirs et qu’ils les outrepassent régulièrement dans en être conscient.
- Le spécialiste : explique pour sa part la nature de la tendance. Par exemple, suite à un accident d’avion, on consulte le spécialiste en aviation. Il possède une bonne formation dans le domaine qu’il prétend connaître. Le problème du spécialiste c’est qu’il reconnaît les limites de son savoir, mais dès qu’on l’oblige à les franchir, il extrapole.
- L’expert : il le décrit comme une espèce bien particulière. Ni gourou et ni spécialiste. beaucoup de médias écrit et électronique on un expert maison qui s’informe auprès des gourous et des spécialistes (en économie, en finance, en environnement, etc). Ces experts ont un bassin très vaste de personnes qui les écoutent ou les lisent. Comme le dite Fraser, le problème de ces experts c’est qu’ils n’ont aucune idée de l’étendue de leur ignorance.
- L’expert autproclamé : celui-ci répète les discours des trois (3) premiers. Ce phénomène de l’expert autoproclamé n’est semble-t-il pas récent mais internet lui a tout simplement offert une plateforme gigantesque. Fraser le décrit ainsi « on peut les considérer comme des grands perroquets du discours des trois (3) autres. Leur rôle est de répéter inlassablement les mêmes rengaines, pensant ainsi se positionner comme des gens ayant une opinion structurée et valable. Le problème de l’expert autproclamé, c’est qui’il ne sait pas qu’il est ignorant. Il a la ferme conviction de savoir de quoi il parle.
À partir du moment ou nous prenons connaissance d’informations sur le web, comment procède-t-on pour filtrer ce que nous cherchons ? Comment déterminer avec lequel de ces différents relayeurs d’informations dont parle Fraser avons-nous affaire ? Quels sont nos paramètres de recherche lorsque nous cherchons des réponses à nos questions sur le web ?
Autant de questions qui sont importantes à considérer lorsque nous partons à la recherche d’informations et qui peuvent permettre de mieux circonscrire avec certitude la véracité des informations que nous utiliserons dans un contexte déterminé.
Est-ce que la quantité d’informations accessibles est garante de la qualité de ces dernières ? Sommes-nous tous victimes de l’IOS (Information Overload Syndrome) qui nous pousse à rester à la surface des choses (considérant la masse hallucinante d’informations à filtrer) et à niveler la qualité de nos recherches par la base ?
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